Photos de Laurent Mallet

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A Tharon, il y avait quatre plages différentes en fonction des marées. Pour simplifier, le monde de mon enfance était différent selon que la mer était basse ou haute le matin et, inversement, haute ou basse l’après midi.
Dans le premier cas de figure, la mer est basse le matin. Il fait une chaleur terrible et il n’y a ni vent ni assez d’eau pour se tremper même en marchant longtemps et loin vers le large. Très vite, compte tenu de ces conditions défavorables, la plage se vide et à midi, elle est déserte. Les plus téméraires ne redescendront que vers dix sept heures et le paysage aura changé : le vent s’est levé et le chandail n’est pas superflu. Comme prévu, la mer est haute avec des vagues désordonnées et des baigneurs bruyants. Mais surtout, le soleil a tourné et nous fait face créant un contre-jour violent qui supprime toutes les couleurs pour ne conserver que des silhouettes noires et des reflets aveuglants. Il est alors facile de se baigner car la mer est plutôt chaude mais difficile de nager à cause du clapot.
Deuxième cas de figure, la mer est haute le matin. C’est alors le paradis : personne d’autre que nous sur la plage car les estivants font leurs courses. Le soleil est dans notre dos et donne à la mer une couleur d’un bleu profond. Il fait très chaud vers midi mais, à la différence de la situation précédente, on plonge en quelques secondes dans cette eau transparente et fraîche. L’après midi, la mer ayant disparu, le contre-jour est accentué par le reflet du soleil sur les sables mouillés.
La réalité est hélas moins idyllique car, même en plein été, il fait souvent mauvais temps sur la côte atlantique ; la plage est alors déserte et glaciale matin et après midi, à marée haute comme à marée basse.
(La Venue de La Liberté, 1999)

D’après Wikipedia, le nom de ce restaurant proviendrait du vieil adage breton : « La marée, ça va, ça vin ».

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