Photos de Laurent Mallet

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Ne revenons pas sur la joie, l’émotion et l’intérêt que nous éprouvons à voir nos petits-enfants.
Mais, pendant tous ces moments, nous ne faisons plus rien « pour nous ».
J’entends par là tout ce que nous avons réussi à mettre en place
pour occuper notre désœuvrement de retraités.
On ne fait, au sens crée, plus rien car être grands-parents n’est pas une création mais une activité physiologique.
Or, ne plus rien faire de soi, cela ressemble à ne plus exister
et à être déjà un peu mort.
D’où une certaine inquiétude qui vient perturber notre bonheur,
un peu comme se trouver dans un courant d’air un jour de grande chaleur.

Dans L’Art d’être Grand-père de Victor Hugo, le poème « Jeanne fait son entrée » est le portrait de ma petite fille Jeanne :
Jeanne parle ; elle dit des choses qu’elle ignore ;
Elle envoie à la mer qui gronde, au bois sonore,
A la nuée, aux fleurs, aux nids, au firmament,
A l’immense nature un doux gazouillement,
Tout un discours, profond peut-être, qu’elle achève
Par un sourire où flotte une âme, où tremble un rêve,
Murmure indistinct, vague, obscur, confus, brouillé.
Dieu, le bon vieux grand-père, écoute émerveillé.

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