Photos de Laurent Mallet

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A partir de l’âge de dix ans, je fus contraint tous les jours
de faire cette expédition qui durait parfois douze heures.
La faute à la cantine où mes parents m’avaient inscrit en sixième au lycée .
Déjà que je ne supportais pas l’éloignement de ma maman
et encore moins tous ces garçons hostiles,
voilà qu’en plus j’étais obligé d’y rester du matin au soir.
C’était un réel supplice.
En plus, je m’aperçus que pour avoir le droit de manger à la cantine,
il fallait d’abord faire la queue devant le réfectoire.
Faire la queue pour manger comme pendant la guerre ?
Mes parents ne m’avaient pas prévenu.
N’ayant pas le choix, je finis par m’y habituer.
J’eus trois compensations : les frites, la mousse au chocolat et, une seule fois hélas,
Zazie, la vraie, celle du métro, que j’aperçus dans la queue des filles,
si j’ose dire.

A la cantine scolaire laïque française, les enfants apportent leur boisson, souvent alcoolisée – le vin, le cidre, le poiré, la bière, étant considérés comme des boissons naturelles. Dans les années 1900, les instituteurs commencent à apprendre aux élèves les ravages de l’alcoolisme. La mère elle-même, pour enrichir son lait, consommait de l’alcool, et pour sevrer l’enfant, on ajoutait peu à peu diverses denrées (pain, œuf, purée de légumes) au lait, puis des « trempettes », c’est-à-dire du pain écrasé dans du cidre. L’usage des boissons alcoolisées n’est limité, en France, que depuis 1956 aux élèves de plus de 14 ans … (et je n’en avais effectivement que dix).

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