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Cette enseigne, L’Européen, ne m’évoque ni un pays ni une ville mais un homme, peut-être le premier européen, Stefan Zweig.
J’apprécie peu son œuvre littéraire, nouvelles ou romans, mais j’ai beaucoup aimé « Le Monde d’Hier, Souvenirs d’un Européen », la passionnante autobiographie de cet humaniste sincère.
Je comprends sa double déception provoquée par les deux guerres mondiales venues anéantir tous ses espoirs.
Mais je ne comprends pas son silence et sa passivité pendant la période nazie alors que tant d’autres intellectuels eurent le courage de dénoncer et de combattre ce fléau.
Il ne le fit que de manière posthume dans ce livre adressé à son éditeur la veille de son suicide.

Analyste de l'échec d'une civilisation, Zweig s'accuse et accuse ses contemporains. Mais, avec le recul du temps, la lucidité de son testament intellectuel frappe le lecteur d'aujourd'hui, de même que l'actualité de sa dénonciation des nationalismes et de son plaidoyer pour l'Europe.

« J'ai été témoin de la plus effroyable défaite de la raison ». S. Zweig.

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