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L’importance des aventures de Tintin que je lisais et relisais sans arrêt pendant mon enfance me semble sous estimée. Je suis convaincu qu’elles m’ont, et nous ont, donné le goût, non seulement des voyages, mais aussi de l’Histoire. Certains se sont permis de n’y voir que racisme et colonialisme inacceptables. Je n’ai jamais eu ce sentiment. Non, au contraire, Tintin et Milou m’ont révélé des pays différents du mien. Ils m’ont donné envie de connaître les causes de la guerre sino-japonaise, de visiter les tombeaux égyptiens et de savoir où se situait la Syldavie d’Ottokar. J’y ai découvert aussi les terribles révoltes en Amérique du Sud, l’aventure spatiale, le trafic d’opium et l’Amitié avec Tchang. Ces livres ne m’ont pas fait devenir raciste ni colonialiste. C’est même plutôt le contraire.

Le Lotus bleu n'est pas seulement une œuvre littéraire ou artistique. Sous l'impulsion de Tchang Tchong-jen, qui convainc Hergé de présenter l'oppression que subit son peuple, elle se charge d'une dimension politique. Dans l'album, les Japonais sont présentés sous un mauvais jour : hommes d'affaires véreux, gangsters sanguinaires, soldats bornés ou officiers corrompus. L'insertion de plusieurs évènements historiques, comme l'incident de Mukden ou le retrait du Japon de la Société des Nations, place cet album « au niveau du pamphlet le plus acéré », selon l'expression de Jean-Michel Coblence.

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